19 décembre 2009

Direction les San Blas (Décembre 2009)




Depuis hier la météo semble vouloir s’établir favorablement et pour 2 à 3 jours. Donc il faudrait partir mais c’est sans compter la pompe à eau qui fait encore des siennes ! Stef passera plusieurs heures dans le moteur et devient un génie de la réparation de la pompe à eau. Dès 7h30 Nat (de l’Etoile de Lune ) et Pascale (de Voyage) nous communiquent par VHF la météo pour les 3 prochains jours. Et vers 9h 45, le moteur fin prêt, nous nous engageons vers la sortie sud, en étant très vigilant sur les hauts fonds en certains endroits. Nous montons la GV, puis le génois, rapidement nous filons à 7-8 nœuds puis 8-9 nœuds, nous arrisons la GV mais Lazarina continue à 7-8 nœuds, nous donnons 2 tours dans le génois …et elle continue…c’est trop fort pour la nuit nous descendons la GV et la houle monte, un peu, beaucoup….mais Lazarina fière et imperturbable, aidée de son copain Pilot continue sa route. Pendant ce temps un drame cruel se joue dans le filet accroché au portique. Papaye et Coco se livrent une lutte sans merci, Papaye résiste mais fatiguée d’être un peu trop restée au soleil donne l’avantage à Coco qui profitant d’un brusque balancement coupe en deux Papaye qui pour abréger ses souffrances préférera se laisser tomber dans l’eau, maculant le cockpit de sa chair orange !…..Moralité ; ne jamais laisser une noix de Coco et une Papaye dans un même panier !
Enfin, c’est toujours un plaisir enfantin de voir des dizaines de dauphins nous escorter pendant un long moment dans les eaux panaméennes avant de disparaître, nous laissant mouiller tranquillement proche du village de l’île Pinos( la seule qui présente un relief de colline couverte de forêt tropicale), le long de la plage bordée de cocotiers. Nous sommes arrivés dans le pays des Kunas, le Kuna Yala.

Le Kuna Yala c’est une bande de terre de 200 km de long sur 15 km de large sur la côte caribéenne de Panama associé à un archipel corallien (les San Blas)de 365 îles ou îlots dont une cinquantaine sont habités par des amérindiens : les kunas.
Les kunas ont résisté à 5 siècles d’invasions diverses(espagnoles, françaises, anglaises..),et au prosélytisme de toutes sortes de religion et de secte. Ils ont gagné leur autonomie dès 1930 et le Parlement de la République de Panama vote et accorde en 1953 un statut juridique et administratif codifié par une constitution. Ils sont les seuls amérindiens ayant conquis une véritable autonomie de leur territoire.

Dimanche 29 novembre : nous vivons en ce moment un des « immanquables » (dixit le Petit Futé) des San Blas- à savoir l’ORAGE, éclairs, tonnerre, pluies diluviennes, rafales de vent….Pas le temps d’installer la toile récupérateur d’eau, nous sortons seaux, bassines, marmites, bouilloire et même les boîtes alimentaires et au bout d’une heure tout déborde. Stef tente une sortie pour transvaser dans des bidons cette eau précieuse. L’annexe est également remplie de 35 litres d’eau, il est temps de la vider, le poids tire sur les attaches…A l’intérieur nous avons protégé l’électronique, arrêté le circuit électrique; les ordinateurs devraient être dans le four ! (hyper isolant en cas d’impact de foudre). Nous surveillons le bateau voisin, nous tenons bien et nous dansons autour de l’ancre….Finalement le bilan de l’opération récupération d’eau s’élève à 60 litres en 1 h de temps!








Plus tard, avec le beau temps revenu notre premier kuna nous aborde pour nous demander 8 dollars pour avoir le droit de rester devant leur île pour un mois, si on le souhaite. Cette taxe est recueillie pour le « congreso ».La vie ici est organisée de façon communautaire régie par le Congreso dirigé par le Sahila ou chef du village. Chaque jour les habitants se réunissent dans la maison du congrès et débattent de problèmes économiques, juridiques voir conjugaux et les décisions sont prises par le Sahila qui les fait respecter. Nous sommes tenus de nous présenter au Sahila et de nous faire accompagner pour visiter le village.

L’annexe est à l’eau, le moteur installé, nous allons à terre où nous rencontrons David parlant un bon anglais et il nous accompagne jusqu’au chef, qui visiblement se moque bien de savoir qui nous sommes, d’où nous venons, où nous allons, confortablement installé dans son hamac ! Puis, David nous fait visiter son village aux rues inondées et boueuses; les cases sont faites de bambous et le toit de palmes,







Les enfants et les hommes sont habillés à l’occidentale, les femmes( les plus âgées) ont revêtu leur costume traditionnel :une jupe de couleur vive, une blouse aux manches courtes et bouffantes ornée de mola, autour des avant bras et des mollets sont enroulés les « wini » longs chapelets de petites perles jaunes et noires enfilés sur les bras et les jambes en formant des motifs géométriques . Elles sont très coquettes et portent un anneau en or dans le nez, des colliers, des boucles d’oreilles et dernière touche d’élégance se maquillent les pommettes d’une poudre rouge orangée et d’un trait noir tracé le long de l’arête du nez jusqu’à la base du front.




Dans ce village, et contrairement à ce que nous avions lu, presqu'aucune femme ne coud ou brode un mola, sauf la femme du boulanger qui travaille sur sa machine à coudre ! Heureusement le boulanger fait d’excellents petits pains ! Finalement David nous remet sur le chemin de notre annexe et attend son pourboire. Le dollar est roi ici hélas et le fameux David bien occidentalisé est déjà déformé par l’attrait du billet vert. J’aurai voulu voir sa tête si j’avais payé mon pain avec une noix de coco- comme cela se faisait il n’y a pas si longtemps ! En effet la noix de coco était la seule monnaie et le cours de la monnaie locale était de 1 dollar pour 10 noix ; encore aujourd’hui les kunas peuvent payer le boulanger ou l’épicier en noix de coco !

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