25 mars 2010

14h24 lundi 22 mars Lazarina découvre le Pacifique





Notre passage est prévu pour samedi 20 et dimanche 21 mars. Toute la famille et les amis sont prévenus, le bateau est prêt, le grand drapeau breton hissé en haut du mât, le dernier équipier recruté la veille (Carl jeune américain) est avec nous pour compléter l'équipage- 4 hand liners, le capitaine et le pilote sont obligatoires à bord_
Samedi 13h sur le canal 12 de la VHF les bateaux candidats au passage sont appelés par les autorités portuaires. Nous attendons avec impatience que Lazarina soit appelée. L' attente est toujours aussi intense (comme dans une salle d'attente pour un futur père dixit Eddy) , d'autant que les « bateaux-copains »s'engagent dans le chenal et se dirigent vers le « flat ». Ce matin pourtant vers 11h un employé de Sheltter bay marina nous annonce que notre départ pourrait être repoussé (le conditionnel est terrible!). Nous attendons l'oreille collée à la VHF ce qui fait dire à Eddy  « on attend comme si on attendait une attaque aérienne ».La skipette se calme en fumant une cigarette. Le skipper ronge ses ongles et sa pipe....
Nous attendrons une journée supplémentaire: interminable....heureusement les biquets nous remontent le moral par téléphone, le message de Chloé nous rassure....
Enfin, lundi 21 mars, jour du printemps, à 12h 30 en VHF « Lazarina,Lazarina, go flat one five! »Youpi! nous allons passer .....



L'équipage est au complet:c'est le départ!


A 13h les amarres qui nous retiennent au ponton de la marina sont détachées et nous nous engageons dans le chenal jusqu'au Flat, nous jetons l'ancre et attendons le pilote....qui arrivera à 15h45. Dès l'arrivée à bord d' Emiliano nous nous engageons dans le chenal. Ce sympathique pilote nous explique que nous passerons les trois premières écluses avec deux autres bateaux.





on s'engage dans le chenal


Nous avançons vite et nous avons en vue les écluses de Gatun; c'est là que l'opération de mise à couple des deux plus petits bateaux à un superbe Grand Soleil de 52 pieds avec un moteur de 160 cv s'effectue sous la responsabilité de chaque pilote dont Emiliano super efficace. C'est ainsi que le Grand Soleil de Paolo  « Super Mario »nous entraine dans la première chambre. Les énormes portes se ferment sur l'Atlantique........


les portes se ferment sur l'Atlantique



à couple de super mario



les petites locomotives tirent les gros bateaux



l'entrée de l'écluse de Gatun


Enfin à la vitesse d' un mètre à la minute Lazarina prend de la hauteur. Eddy veille à reprendre de la grosse amarre (liner) au fur et à mesure de la montée de l'eau; Stef veille à garder la barre « in the middle » bien au milieu, Jean Yves veille à faire un maximum de photos y compris de Super Mario où l'équipage l'enchante !!!!!Carl et Béa profitent de cet instant plein d'émotions.
Les trois écluses se passeront sans problème et dans la bonne humeur.





A la sortie des écluses de Gatun, chaque bateau retrouvent sa liberté et file s'attacher à la bouée prévue à cet effet pour y passer la nuit.
Il fallait bien sur fêter dignement ce premier épisode; Carl découvre le Pastis sur Lazarina...les festivités continuent sur Super Mario avec Paolo, Daniel, les deux frères panaméens et la superbe Christina, avec un vin pétillant italien et autres boissons sympathiques....
La skipette avait prévu pour ce moment important de la vie de Lazarina, un Saint Emilion grand cru qui a ,ma foi, très bien vieilli dans les cales, un confit de canard aux pommes de terre et un excellent ananas. Bien sur la guitare a été sortie, nous avons bien chanté. Jean Yves, comme d'habitude a très bien assuré: il est depuis devenu la nouvelle star du lac Gatun. Bref, la fête fut belle et si bien arrosée que le capitaine ne s'est plus souvenu le lendemain du discours politique qu'il nous a soutenu (il est vrai que c'était le 2° tour des élections régionales en France).....Le capitaine, sur les conseils de certains a ainsi « ménagé sa p'tite santé »!!!!!!


les capitaines en début de soirée


Le lendemain, dès 6h , Fernando le pilote pour cette journée, arrive et réveille les gars qui ont du mal à émerger! Et pendant plus de 5 h nous naviguerons sur le lac Gatun, au moteur bien sur (c'est obligatoire) et quelque fois avec le génois déroulé. Fernando prend la guitare et chante quelques chansons, Jean Yves continue.... mais il fait chaud, très chaud et nous sommes autorisés à boire de l'eau ou du soda « no alcool »et le pilote contrôle!


le pont du centenaire




sur le lac Gatun





Les deux bateaux de la veille ont pris un raccourci et ne nous attendrons pas pour passer les dernières écluses...une petite inquiétude se lit sur les visages.... nous serons tous hand liners et il faudra être très attentifs... mais Lazarina sera au milieu de l'écluse seule et majestueuse et surtout même petite, elle sera bien en vue sur les écrans des ordinateurs de ses admirateurs tenus informés heure par heure.
Les manœuvres se passeront très bien, chacun à son poste et nous serons à peine inquiets quand un énorme cargo s'est positionné à nos fesses dans l'écluse de Pedro Miguel et dans les écluses de Miraflorés.


pourvu qu'il s'arrête!


Enfin, à 14h24, la dernière porte s'ouvre devant nous dévoilant le Pacifique et Lazarina avance son ventre dans les eaux du Pacifique....Nous déposons le pilote, buvons une première bière en nous congratulant, passons sous le pont des Amériques et prenons une bouée, sous un gros orage, au Balboa Yacht Club.


Bye Bye Fernando



welcome in Pacific



Un grand merci à Tito pour sa gentillesse, sa bonne humeur et son efficacité dans la préparation au passage. Un grand merci à Nathalie pour ses précieux conseils.

Nous avons vécu une expérience unique et extraordinaire que nous avons essayé de vous faire partager. Un grand merci à tous ceux que nous aimons qui nous ont suivi patiemment devant leur écran, à ceux qui ont fait le relais des informations et un énorme bravo pour Alain pour la vue agrandie de Lazarina que nous avons reçu, pour Rose-Noël qui a capturé toutes les photos et en a fait un petit film et à David qui a ajouté la musique adéquate aux 44 photos récupérées et diffusées sur You Tube faisant ainsi de notre petite Lazarina une star internationale!(le lien est plus bas)


Nous voilà sous le pont des Amériques




Super équipiers dans le Pacifique



Lazarina(avec les pneus) dans le Pacifique

http://www.youtube.com/watch?v=s-Fjp9_Go_w/

19 mars 2010

LES PREPARATIFS (mars 2010)

Il faut préparer Lazarina pour le passage du canal: vérifier les feux de route (merci à Henri de Rackam pour être monté en haut du mat!), rajouter de l'huile au moteur vidangé quelques jours plus tôt, réparer la fuite d'eau, vérifier les batteries et le circuit électrique, changer le ventilateur de cale, s'assurer du nombre de gilets de sauvetage, du cône signalant que l'on avance au moteur, faire une grande toilette où même les inox brillent; enfin faire mesurer le bateau: le rendez vous a été pris la veille aidé de Tito, notre transitaire, et nous sommes fiers d'apprendre que notre Lazarina a grandi depuis sa traversée de l'Atlantique et fait 11,15 m soit 36,58 pieds, il faut dire que le métreur a compté l'annexe suspendue aux bossoirs. Peu importe, car si le prix du passage est fonction de la longueur du bateau, le premier prix concerne les bateaux de moins de 50 pieds: on a de la marge!!!!




Puis vient le temps des formalités administratives et la quirielle de questions et, dès la première, gros mensonge: nous assurons qu'à 2400 tours Lazarina file à 8 nœuds! Condition importante pour avoir le droit de passer et surtout de ne pas avoir à payer 450 dollars de plus!
Les autorités s'assurent que le bateau a des toilettes et la boîte d'eaux noires, de l'eau et de la nourriture pour le pilote qui nous aidera à passer, que nous ne sommes pas malades, que nous ne transportons pas de la viande,que nous possédons une ancre, que les feux de navigation fonctionnent. Bref une dizaine de papiers à remplir, à signer et nous obtenons enfin le sésame après être allé à la banque nous délester de quelques 1500 dollars dont 890 nous serons restitués sous quelques semaines....








Enfin la belle sera habillée de 10 pneus et ornée de 4  « liners » de 38mètres chacun.





Il nous reste un peu de temps libre et après avoir fait l'avitaillement nous profitons d'un taxi sympathique pour visiter Colon





pas vraiment belle cette ville!- elle l'a peut être été un jour.....mais il y a longtemps....les maisons coloniales sont en ruine, les rues sont sales, les bâtiments décrépis et la misère suinte à chaque coin de rue....et pourtant les droits de passage du canal assurent à ce pays une richesse inestimable.











Se rafraîchir dans la piscine et jouer aux dominos (merci Martine) seront les occupations principales des après midi.


17 mars 2010

La fin de l'Atlantique (mars 2010)

Une fois de plus nous trouvons difficile de quitter un lieu aussi sympathique où nous avons été aussi bien accueillis et où nous étions bien....Le départ prévu au matin sera repoussé après un dernier repas avec les « copains bateaux ».Jean Paul nous détache des bouées et nous aide à sortir de la « Marina » déjà bien encombrée. Enfin, Lazarina sort fièrement sous les vivas des copains et de la corne de brume de Rackam. La sortie est vraiment simple par temps calme et mer d'huile( rien à voir avec l'entrée difficile que nous avions connue). Lazarina prend tranquillement la mer au moteur pour arriver moins de 2h plus tard dans la baie de Portobello.
Nous mouillons devant le décor qui a abrité Christophe Colomb. Celui ci emerveillé par la beauté des lieux la baptisa Porto Bello. Nous avons longé l'îlot Francis Drake célèbre corsaire anglais qui fut tué lors d'une attaque des espagnols qui déposeront son corps dans un cercueil de métal et le plongeront dans la baie de Portobello.

Nous avons jeté l'ancre sur la gauche de la baie, devant un vieux fort et de jolies petites maisons colorées nichées dans la forêt où s'abritent les singes hurleurs qui hurlent leurs cris rauques dès le lever du jour.
Nous lèverons l'ancre après le passage d'un nuage de pluie qui rince le bateau....







Par une petite brise de Nord Est Lazarina avance gentillement sous le soleil revenu qui brule ses équipiers.
C'est ainsi que nous approchons de Colon et nous sommes impressionnés par le nombre de cargos énormes chargés jusqu 'aux cheminées de conteneurs qui nous barrent la route. Ils sont mouillés devant l'entrée du canal




Nous les contournons et nous nous dégageons de l'entrée- un énorme « panamax » voulant rentrer aussi, nous ne lutterons pas pour passer le premier!-




Enfin, nous nous engageons et arrivons ainsi à Shelter Bay Marina où le capitaine du port nous adresse un « Welcome in Shelter Bay Marina » tout en nous aidant à nous amarrer.




Shelter Bay est une marina bien organisée par un américain à la réputation bougonne mais efficace et sympathique avec nous. Les pontons propres sont équipés en eau et électricité; la marina abrite un hôtel et un restaurant pas excellent (on devient exigeant après un passage chez Jean Paul et Sylvie) , des douches grand luxe, une piscine et un jacuzzi. Bien sur cette marina peut paraitre chère mais elle est encore bien moins chère que ce que l'on trouve dans certaines régions en France!
Un bus gratuit nous conduit jusqu'au « 4 Altos » immense centre commercial et un supermarché REY très bien approvisionné. C'est là le point de rendez vous avec Tito, notre transitaire,qui va nous aider à faire les formalités administratives obligatoires avant le passage.



13 mars 2010

LA FORET TROPICALE (mars 2010)

Les travaux préparatifs au passage du Canal et de la traversée du Pacifique étant bien avancés ( même Tito qui nous aidera dans nos démarches, est averti de notre arrivée et de notre souhait de passer les écluses le 20 mars), nous décidons d'aller faire une excursion dans la jungle toute proche,chez Miguel, que tout le monde nous recommande.

Tôt le matin, nous prendrons le car , nous descendrons après Maria Chiquita à l'embranchement de la « Canapy » où nous attend Miguel, grand gaillard barbu français à l'accent du Sud Ouest.


Pendant qu'il effectuera les dernières courses pour notre arrivée, nous avancerons sur le chemin qui longe la rivière docile où se reflète la végétation luxuriante nettoyée par la dernière pluie





Cinquante minutes plus tard, Miguel, sur son vélo rouillé par l'humidité de la forêt, nous rejoint et nous continuons sur un tout petit sentier boueux dans la forêt tropicale....nous passons un pont, une rivière pour enfin arriver sur une butte où Miguel s'est installé: 4 cabanas, une cuisine sommaire, un abri pour déjeuner, des hamacs....



















Tout de suite le courant passe,ses idées ressemblent aux nôtres et nous passons ainsi un grand moment à discuter, à échanger, il raconte, raconte et raconte encore. Ici c'est son refuge, il aime la nature par dessus tout et aime à faire partager cet amour. Les arbres, les plantes, les champignons, les animaux, les oiseaux n'ont aucun secret pour lui. Nous partageons ainsi notre temps à échanger, apprendre, nous baigner dans l'eau fraîche de la « rivière de la pierre » en contrebas.
















Et à la lueur de la lampe à pétrole , autour d'un repas excellent qu'il nous a préparé nous passons une soirée inoubliable. Nous sommes simplement bien, Stef « dé-stressé »par les champignons rigolos qu'il a rajouté à sa salade! Le repas sera interrompu par les aboiements insistants du chien qui signale la présence d'une bête, Miguel va voir avec une arme, le chien n'aboie plus, aucun coup de feu n'est tiré, Miguel revient les yeux émerveillés: « j'ai vu l'ocelot, j'ai vu l'ocelot, c'est l'appareil photo qu'il fallait avoir, pas une arme!... » l'ocelot est un petit félin, nous explique t il. Bon, nous voilà rassurés, les chiens sont là......nous continuons notre repas avec des crêpes et du rhum.


Dès le lever du jour je ne résiste pas à une contemplation méditative de la nature environnante, les oiseaux aux couleurs chatoyantes chantent et sifflent au-dessus de notre cabanas, les merveilleux toucans volent d'arbres en arbres et s'appellent....le soleil apparait, l'odeur des œufs au bacon et du café me sortent de ma rêverie....

La journée commence et nous refaisons le monde avec Miguel pendant qu'il travaille, façonne la Tagua (cette graine qui donne l'ivoire végétale) en de jolis colliers.....
L'heure est venue pour nous de quitter ce paradis tropical, de remettre nos chaussures de marche (en les secouant avant de les mettre afin de déloger un éventuel scorpion!) et de rejoindre Lazarina

PANAMARINA LE RETOUR (mars 2010)





Panamarina c'est Sylvie et Jean Paul, souriants, serviables, disponibles, conviviaux, anciens navigateurs qui, un jour, ont posé leurs sacs (et leur bateau) dans cette anse et en ont fait un abri sécurisé pour les bateaux de passage: quelques bouées bien organisées, un ponton pour les annexes, un bar-restaurant, un point wifi, des machines à laver et des sèches linge, des wc, des douches et des services....Un appel sur VHF et Jean Paul est là pour aider à prendre une bouée, le bateau sera surveillé tous les jours et 24h sur 24h.
Bien qu'éloignée de Portobello on trouve tout à Panamarina; il suffit de demander à Sylvie:du pain, des poulets grillés, du diesel, de l'eau, l'organisation d'excursion chez Miguel, le bus un peu plus loin pour aller faire les courses, un taxi et bien sur le bar restaurant où tous les plaisanciers se retrouvent autour d'un verre ou d'un excellent repas (car en plus ils cuisinent super bien!!)


Et c'est ainsi que nous retrouvons les Biquets en Voyage (Pascale et Philippe) Zino( Monique et Christian) Rackam( Henri sans Danièle repartie en France) que nous faisons connaissance de Maroine( Cathy et Jean Louis), de Belladonna( Viviane et Jean Jacques) et un peu plus tard Denise et Jean Louis du Lotus Bleu.
Panamarina c'est le départ pour des excursions à l'intérieur du pays et c'est la dernière marina avant le passage du Canal, les dernières info circulent et les discussions vont bon train....