13 mai 2012

L’île de Pâques ou RAPA NUI ou le Nombril du Monde



Ia Orana à Mataveri


La tradition orale a conservé le nom « Te Pito O Te Henua » c’est-à-dire « le nombril du monde », car cette île est éloignée par des milliers de kilomètres de toute terre émergée (3700km du Chili, 4000 de Tahiti, 2000 de Pitcairn…). Pourtant le nom le plus souvent utilisé est Rapa Nui, ses habitants sont des rapanui et leur langue le rapa nui.


Les 70 cônes volcaniques donnent un paysage vallonné
 
C’est le hollandais Roggeveen qui, découvrant cette île en 1722, le dimanche de Pâques, lui donne son nom européen.


Eh bien sans l’avoir voulu quand nous avons réservé nos billets d’avion, nous allons découvrir la fascinante île de Pâques et ses statues géantes…..pour Pâques!!!!



 
Dès notre arrivée et à notre surprise nous sommes déjà en Polynésie.  «  Ia Orana » en guise de bonjour, l’origine marquisienne de ses habitants, le poisson cru au lait de coco au restaurant, la nonchalance, la douce chaleur autant de signes qui attestent que nous sommes bientôt arrivés à notre autre « chez nous ».



Nous trinquons avec un pisco sour à la réussite professionnelle de Chloé!
 
En attendant, nous sommes accueillis et hébergés par Richard et Maria dans le faré mis à notre disposition, à deux pas de la mer et c’est là que Maria nous entraine dès notre arrivée nous faisant ainsi découvrir les Moai, statues fascinantes et mystérieuses et là commencent les questions, les comment, les pourquoi….




Le seul moaï avec ses yeux de corail

Plus tard nous découvrirons le seul village de l’île Hanga Roa, le petit port de pêche, les rues colorés, les boutiques, les restaurants, et la poste où nous ferons tamponnés notre passeport (trop beau le tampon!!!)


Retour de pêche



sympa le paréo!!!


 
  Sur les conseils de Maria nous ne résisterons pas à attendre le coucher du soleil sur la Caleta Hanga Roa et là, avec une trentaine de personnes, dont l’incroyable Joel , conteur extraordinaire, nous assisterons à un spectacle magique: le soleil plongeant lentement derrière les grands Moai …..nous y reviendrons chaque soir….c’était trop beau….rien vus d’aussi fascinant…. nous sommes sous le charme….bref tout de suite nous avons adoré l’île de Pâques….


 


eh oui c'est beau!!!!
Alors dès le lendemain, nous sommes partis à l’assaut du volcan (éteint) Rano Kau, ses légendes et l’histoire fabuleuse de l‘homme-oiseau….…je ne résiste pas à vous la conter : chaque année au printemps (septembre dans l’hémisphère sud) les sternes venaient pondre et élever leurs oisillons sur les îlots face au volcan. Et toute l’île guettait l’arrivée des sternes qui marquait le début des compétitions. Les tribus de l’île qui s‘affrontaient, allaient s’installer à Orongo(« village » sur les flancs du volcan) dans les maisons de pierres, car la compétition durait un mois. Chaque chef de tribu choisissait un hopu manu; un candidat bien entrainé, qui le moment venu descendait la falaise, nageait 2 km jusqu’à l’îlot Moto Nui et le premier qui ramenait l’œuf de la sterne à son chef faisait de lui l’homme-oiseau ou le chef des chefs….bref une sorte de biathlon, hélas interdit plus tard par les missionnaires!!!!!



Le  Moto Nui l'îlot où l'homme oiseau allait chercher l'oeuf de sterne
 

Les maisons du village Orongo










"eh moi aussi, je veux être sur la photo"dit le moaï



Plus loin, dans l‘anse de Tongariki, nous découvrirons un autel cérémonial de 220 m de long, le plus grand de toute la Polynésie avec dressés devant nous ses 15 moaï colossaux (le plus grand pèse 88 tonnes!). Stef évoque ainsi une équipe de rugby qui sévit il y a plusieurs années au lycée Claude Bernard….les équipiers se reconnaitront….


L'équipe de rugby?????
 
 
 
Le tour de l’île continue et passe par la magnifique plage d’Anakena. C’est là qu’il y a plus de 1 300 ans deux grandes pirogues chargées d’animaux, de plantes et de vivres pilotées par le roi Hotu Matu’a et sa sœur chassés d’une île marquisienne (Hiva ?) non par un concurrent lors d’une guerre tribale mais plus vraisemblablement par la mer qui aurait englouti leur terre…..débarquèrent et colonisèrent l’île. Le « village » possède sa plateforme avec des moaï aux détails exceptionnels….



La plage d'Anakena
 
 


Richard nous entrainera à Te Pito Kura voir le moaï le plus grand et le plus lourd (10 m et 70 tonnes) , sa coiffe pèse prés de 10 tonnes: il faut savoir qu’il a été transporté(comment?) de la carrière jusqu’au bord de la mer à quelques kms de là…


C’est là que nous trouverons la pierre ronde, polie, symbole du « nombril du monde ». Mais plus que le magnétisme (ou mana!) qu’elle dégage c’est la perturbation qu’elle occasionne sur la boussole…..on y perd le nord!!!!


ben, où est le nord?
Le cap'taine récupère le "mana"

Nous terminerons notre journée par la visite de la carrière des pukao ou coiffes des statues. Elles proviennent d’une roche volcanique rouge. Ces coiffes seraient la représentation des cheveux coiffés en chignon; en effet les hommes de haut rang ne devait pas se couper les cheveux , ils auraient alors perdu toute dignité…Est-ce pour cette raison que beaucoup de jeunes pascuans conservent longs leurs cheveux?

Un grand merci à Richard qui a consacré sa journée à répondre à toutes nos questions….mais nous restons curieux d’autres histoires et légendes pascuanes…alors, c’est sur, nous reviendrons sur cette île mystérieuse.


Notre séjour sur cet île qui n’a pas dévoilé tous ses secrets, se termine le jour de Pâques et nous ne manquerons pas la messe en pascuan avec ses chants et sa musique joyeuse.

Le tabernacle

Les magnifiques sculptures en bois précieux
La joyeuse messe de Paques, avec Joel le conteur aux percussions


Pour les aventuriers marins (comme Alain, Anne, Joelle et Daniel rencontrés) qui souhaiteraient s’arrêter à l’île de Pâques, nous avons vu le mouillage devant Hanga Roa très rouleur, avec un débarquement en annexe pas facile, la houle déferle sur le petit port et il faut compter avec les marées pour débarquer ou embarquer avec l’annexe….Par contre, il existe bien un autre petit port qui peut accueillir quelques voiliers: l’entrée très étroite se fait à l’aide d’un pilote pascuan (100 dollars US), et par beau temps (c’est-à-dire sans houle!).


L'arrivée devant le petit port de pêche: plus praticable pour les surfeurs que pour les annexes
le petit port de pêche où débarquent les annexes des bateaux mouillés plus loin

Entrée étroite de l'autre port
Le quai après la passe

Le petit port
 
En conclusion je donnerai cette phrase de Pierre Loti,qui résume bien ce que nous avons ressenti sur cette merveilleuse et mystérieuse île:
"en passant parmi cette solitude pétrifiée, naissait un sentiment nouveau et intraduisible"

Les pétroglyphes représentant l'homme-oiseau



Le cratère, d’un diamètre de plus d’un km, est impressionnant, aux allures d’amphithéâtre naturel. Le lac d’eau douce est tapissé de joncs (les mêmes que ceux qu’on trouve sur le lac Titicaca au Pérou!).




L’après midi, toujours en forme, l’équipage de Lazarina décide de faire une marche le long des falaises surplombant la mer agitée. Les sites archéologiques se succèdent, la grotte aux deux fenêtres nous aspire par son boyau étroit (merci à l’équipe de caméramans qui disposaient, eux, d‘une lampe torche) et nous apprendrons que les pascuans (ou rapanui) n’avaient aucune identité administrative jusqu’en 1966 où le gouvernement chilien leur accorda enfin le droit de vote et des papiers d’identité….aussi quand certains voulurent quitter leur île par ces grottes, fuyant leur conditions de vie, ils furent renvoyés dans leur île….pour défaut d’identité!!!!


 






Les seuls qui regarderaient la mer. En fait, le village qu'ils protégeaient se trouvait bien devant eux....
 

La grotte aux deux fenêtres
Le lendemain, Richard , nous guidera sur son île d’adoption et nous donnera toutes les explications qu’il détient sur la mystérieuse Rapa Nui . Nous découvrirons ainsi la carrière sur les flancs du volcan Rano Raraku,où étaient sculptées les statues géantes. Ces statues étaient la représentation d’un ancêtre illustre, qui selon la légende possédait le mana (ou pouvoir spirituel), la statue était dressée devant le village (donc toujours dos à la mer) et le protégeait.


Les archéologues ont recensé 887 statues, taillées entre le 9° et 17° siècle; les Moia pèsent en moyenne 12 tonnes, et sont hauts de 4m…

 
 
Les centaines de colosses(les archéologues en ont recensé plus de 800) , dont on ne voit que le buste, le reste du corps étant enterré, ressemblent à des spectateurs d’un théâtre figé pour l’éternité: certains paraissent converser, chuchoter ou bouder….« on dit que la nuit, ils marchent et visitent les rêves des humains » dit la légende….


Petit aperçu de la collection des "ancètres"

1 commentaire:

Chloé a dit…

merci pour la dédicasse ! en plus avec du pisco, la classe :)
en tout cas, cette ile à l'air d'être riche d'histoires comme on les aiment.