C’est toujours aussi déchirant de quitter une île où on laisse des amis de rencontre et on se promet de se revoir. Mais cette fois, c’est sur, on reviendra à Moorea.
D’ailleurs notre départ se fait tirer en longueur…..
Après avoir embrassés Luc, Nathalie et Théo du voilier Léon, Christian nous aide à larguer les amarres. Quatre raies léopards nous saluent avec leurs ailes et dans le même temps Christian et Michèle sur la digue agitent leurs mains en guise d’au revoir. Image que nous aimerions voir plus souvent!!!!!
La passe de Vaiare est franchie avec le vent et la houle de face: un départ, comme on dit, musclé
Heureusement on déroule rapidement le génois et la ballade nautique de plus de 90 miles peut commencer.
La houle et le vent nous sont favorables (ah bon ?!!dit la skippette) et si le vent reste constant à 15 nœuds cela nous plait bien, il en est pas de même de la houle qui oblige la skippette à limiter ses déplacements à minima, afin de ne trop se couvrir de bleus….et encore, elle n’évitera pas d’être éjectée de sa couchette dans la nuit!
Compte tenu des conditions, la cuisine se résume aux sandwichs et gâteaux secs, et comme la pêche n’a rien donné car la prise a pu se libérer……Rage, rage, rage….
Mais le capitaine retrouve sa bien aimée Lazarina qui a plaisir à naviguer et à sa grande surprise il constate la bonne tenue du pilote automatique 2000 malgré la houle; à ne rien comprendre avec ces petites bêtes là.
L’arrivée à Fare à Huahine par la passe facile d’Avamoa se fera juste à l’aube avec l’accueil des dauphins, mais aussi, de deux impressionnants grains avec une pluie diluvienne. Le bateau n’aura pas à être lavé!
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Arrivée sur Fare à Huahine |
Après plusieurs tentatives de mouillage (une dans les patates de corail et deux autres gênants, parait-il,un gros cata pas marrant mais un cata c….), on a enfin le droit de dormir un peu. La visite du village attendra demain.
C’est au coucher de soleil sur Raiatea et Tahaa, les îles voisines , où les nuages se sont accrochés, créant des images superbes que nous savourerons une Hinano bien fraîche avec sur la plage une femme qui chante en polynésien accompagné au ukulélé…..moment magique…..
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Décor d'apéro avec vue sur Raiatea! |
La nuit s’annonce reposante…..et pendant que la skippette sombre dans un profond sommeil le capitaine reçoit sur une radio polynésienne la nouvelle du tremblement de terre au Japon et d’un tsunami probable sur le Pacifique créant une vague de 10m.
Nous passerons la nuit à l’affut des informations des autorités maritimes.
A minuit (heure locale) le tsunami probable est confirmé par le CROSS local pour le lendemain matin entre 6 et 7 h.
Toute la nuit , sur la VHF, les informations confirment les autres avec des estimations de hauteur de vague et l’heure de l’impact.
A 4h 30 les sirènes stridentes d’alerte tsunami sont actionnées sur Huahine et toute la Polynésie. Le premier impact pour Huahine, l’île la plus à l’est des îles sous le vent est confirmé pour 6h40 avec des vagues de 70 à 120 cm(?).
Il nous reste deux solutions: rester à bord après avoir allongé le mouillage ou partir au large et attendre….Après avoir longuement réfléchis nous quittons le mouillage du lagon protégé pour prendre le large, respectant ainsi les consignes des affaires maritimes.
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La skipette scrute l'horizon! |
Contrairement aux Marquises, les vagues seront moins fortes , à peine perceptibles; une série de vagues du Nord (alors que le vent est à l’Est) d’environ 70 cm soulèvera gentiment Lazarina.
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Les vagues même pas surfables!!!!!Ouf!!!!! |
Après 3heures d’attente au large les sirènes de fin d’alerte retentissent et les autorités maritimes autorisent les bateaux à rejoindre port ou mouillage. Ouf, ouf, ouf…..
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Les bateaux rejoingnent leur mouillage- fin d'alerte |
On apprendra le lendemain par la Dépêche de Tahiti un effet collatéral du tsunami aux Marquises où des témoins ont pu constater et voir les langoustes frétiller sur le sable quand la mer s’est brusquement retirée!!!
On peut enfin envoyer, sms et mails à la famille et aux amis qui se sont inquiétés.
Il ne nous restait plus qu’à mouiller encore 3 fois pour éviter l’encerclement de la chaîne dans les patates de corail, éviter les bateaux pour enfin aller à terre et visiter Huahine.
Ce sera notre prochain message…..