C'est en avion que nous décidons d'aller vers un archipel peu connu des navigateurs, celui des Australes où les lagons sont parfois inaccessibles, où les mouillages sont difficiles à quelques exceptions près. Nous y reviendrons dans le compte rendu de ces iles si différentes des autres…
Rimatara
Grâce à l’action de Gaston Flosse (!!!) à l’époque Président du Territoire Polynésien , et de Georges, ancien maire de Rimatara, un fonds spécial de 1.900.000.000 cfp a été débloqué pour ouvrir une piste d’aviation à Rimatara en 2006-2007, désenclavant ainsi cette ile de moins de 800 habitants, inaccessible aux voiliers et aux navires.
L’ouverture au monde ne se faisait que par un cargo vétuste une fois par mois ( le Tuhaa Pae II ).
Le débarquement des marchandises et des rares passagers se font par des baleinières, qui franchissent des passes très étroites pendant que le cargo attend à l’extérieur du lagon.
Il ne fallait pas tomber gravement malade dans cet endroit de France à cette époque( il y a moins de 4 ans …) et de nombreux habitants de cette ile sont décédés avant tout rapatriement sanitaire vers les iles équipées de dispensaire ou mieux vers Papeete.
Heureusement les temps changent depuis l’inauguration de l’aérodrome par Oscar et l’ile peut s’ouvrir au monde moderne et aux touristes que nous sommes …
Et, il y en a peu à Rimatara …en 2009 moins de cent, popa’a compris !!! …C’est dire si nous arrivons dans un endroit magique, peu abimé par notre vie occidentale et où l’accueil est une vraie valeur morale.
C’est Georges de la Pension Ue Ue qui vient nous accueillir à l’aéroport avec de magnifiques colliers de fleurs de Tiare ( deux kilos de fleurs autour du cou c’est très lourd !!! ). Ancien maire de Rimatara il nous fait faire immédiatement le tour de l’ile dans son pick-up après avoir bu en guise d’accueil chez lui de l’eau de coco et de la citronnade.
L’ile n’a, bien sur, pas de secret pour lui…
Sur la route de 9 km contournant l’ile et reliant les 3 villages, nous visitons un Marae et des vieux cimetières marins , …
Ici reposent ainsi les reines dont , Tamaeva II, qui a régné à l’arrivée des premiers européens en1811 avant l’annexion de l’ile par les français et l’établissement du Protectorat sur la Polynésie à la fin du XIX ème siècle
L’ile est de toute beauté, la route est bordée d’arbustes fleuris, les villages sont très propres, les belles maisons bien entretenues; les arbres fruitiers (pamplemoussiers, bananiers, goyaviers, litchis, manguiers, papayes, cocotiers)….. sont en grand nombre dans la forêt et les champs cultivés offrent des légumes variés(tarots, carottes, choux, concombres, tomates….).
Et puis la vie s’écoule calmement dans cet endroit si magique…
Les femmes, lorsqu’elles ne tressent pas le pandanus pour fabriquer chapeaux, paniers et autres, ou qu’elles ne font pas sécher le coprah, ramassent dans un mètre d’eau les algues (meru en polynésien) craquantes délicieuses arrosées d’un jus de citron; et pendant que les hommes pêchent les petits poissons lagunaires elles ramassent les oursins violets qui seront mangés directement sur la plage…..
Cela ressemblerait presqu’au jardin d’Eden….pourtant une espèce endémique rare mobilise d’ éminents ornithologues: le Lori de Kuhl ( ou Vini kuhlii pour les ornithologues distingués) et Ura pour les habitants de Rimatara et enfin sorte de perruche au plumage exceptionnel rouge vert jaune et bleu pour les néophytes que nous sommes….
Nous voilà donc déguisés en ornithologues à la recherche du Ura …
Après quelques heures d’attente, on évacue encore le stress qui reste, à tenter de les entendre et de les voir (!!!), enfin nous les apercevons en couple …Ouf…notre attente a été récompensée…
On fêtera dignement cet évènement avec Claudine (la femme de Georges ) et Vérina , leur très jolie fille…
Leur pension de famille (Pension Ue Ue ) est toute belle avec 4 farés et Georges est un sacré cuisinier…
Pour notre départ Georges nous remet une nouvelle couronne de fleurs de Tiaré de 2 kg autour du cou et c’est donc avec beaucoup de regrets que nous quittons cette ile merveilleuse malheureusement inaccessible en voilier.
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