Chargés de colliers d’amitié offerts par Gisèle et Liliane nous nous dirigeons vers Raivavae.
Cette ile est à 100 miles à l’est de Tubuaï; donc souvent avec le vent dans le nez…
Comme Tubuai, le lagon de Raivavae est accessible par de grandes passes permettant au cargo Tuhaa Pae de ravitailler l’ile de près de 1000 habitants. Comme les autres iles, Raivavae comptait plus de 3000 habitants avant l’arrivée des européens et ont été décimés par les maladies importées par les marins de passage …
Avec l’aérodrome qui a ouvert en 2002, l’ile reçoit 400 touristes par an. On ne s’y bouscule pas et il n’y a pas de bar dans toute l’ile !!! …Et encore , l’ile s’ouvre au monde , car il y a moins de 20 ans , le maire qui était proche d’un des pasteurs faisait arrêter les groupes électrogènes de l’ile le dimanche matin pour que toute la population sans exception fréquente l’église et ne regarde pas la télévision !!!…Une vraie république laïque et indivisible….
Comme d’habitude dans la Polynésie authentique, nous sommes accueillis avec des couronnes de fleurs remises par Linda qui tient une pension de famille depuis 2002 et nous sommes tout de suite dans une ambiance bien relaxante.
Notre faré est très joliment décoré dans un très beau jardin. Et assurément Linda est une cuisinière experte en plats locaux: dont son curry de bénitiers!!!…Pas étonnant que Philippe Poupon et Fleur Australe se soient arrêtés là quelques jours avant nous…
Nous faisons le tour de l’ile en vélo ou avec la voiture de Linda. Lors d’un grain passager , nous nous abritons sous le toit de la poste; c’est l’occasion de rencontrer Dietrich , un léonard d’adoption (!!!…) qui vit avec Leila une tahitienne.
Son gwen -ah -du flotte devant sa maison à Raivavae !!!…ils sont partout ces bretons …c’est l’occasion de gouter aux spécialités de Leila.
Nous profitons de ces journées tranquilles pour faire quelques marches dont la célèbre traversière que nous recommandons à tous les cyclistes candidats à la visite du dispensaire local ou mieux à se faire évasaner ( mot local voulant dire: faire une évacuation sanitaire) vers Papeete. En effet malgré les multiples conseils et avertissements sur la déclinaison de la route et sa chaussée parfois glissante les tentatives en vélo se terminent toujours ainsi. Peut être l’âge (?), l’absence de courage (?) etc etc mais nous avons préféré faire la Traversière à pied et la marche fut superbe. La flore est luxuriante; une foison d’arbres aux essences rares dont l’acajou, les fruitiers et les caféiers dont les graines seront récoltées, débarrassées de leur première coque, puis séchées au soleil, débarrassées (avec l’aide du vent!!!) de la dernière coque, enfin grillées pour être prêtes à moudre….
Le caféier |
De nombreux tikis ont été volés sur l’ile et portés à différents musées ou collectionneurs. Mais malheur à ces voleurs…des sortilèges maléfiques ont frappés ceux qui les ont mis hors de l’ile : mort violente , leucémie !!!…
On se contente aujourd’hui de les contempler ; ainsi le magnifique tiki à Raiura représentant une femme au collier avec son oreille cassée…protectrice de la mer et symbole de l’île où les femmes dominaient.
Nous visitons l’ impressionnant marae Pua Pua Tiare (Ranemahéa) très bien conservé. Là aussi , les femmes y venaient accoucher .Les nouveaux nés males étaient placés dans sept feuilles de Auti .
Quand ils réclamaient à manger et qu’ils déchiraient alors au moins quatre des feuilles, les femmes savaient que leur nourrisson serait un fort guerrier !!!….
C’est aussi sur ce site que nous pouvons entendre la Pierre sonnante qui résonne quand on la frappe…et voir les pierres où étaient effectuées les tatouages…là encore nous faisons un voyage initiatique plein de mystère…
Mais pour être un grand guerrier digne d’être le chef du clan il ne suffisait pas d’être grand, fort, tatoué mais surtout avoir subi sans faillir le tatouage du….sexe….aie, aie, aie, avis aux amateurs!!!!
Nous ne quitterons pas Raivavae sans aller sur le lagon au prestigieux motu Vaiamanu ou Piscine .
Alors là c’est grandiose avec des fonds magnifiques et des déclinaisons incroyables de bleus et de verts…
Nous sommes avec Daniel qui est un pilote expert au milieu des quelques patates…
Connaissant l’endroit parfaitement , il nous emmène à la pêche aux bénitiers.
Muni d’un pieu relativement long ; nous l’enfonçons dans le bénitier avant qu’il ne se referme complètement puis nous faisons levier avec le pieu pour qu’il se détache du plâtrier…
Il ne reste qu’à couper le nerf/pied, à vider le bénitier et l’affaire est dans le seau…
On le mange cru , avec citron et coco, en soupe ou encore grillés ou préparés en sauce curry…
Après la pêche, pendant que le capitaine s’amuse sur l’un des kayaks, Linda prépare un succulent repas que nous dégusterons sur le motu : bien sur, les bénitiers et du thon cru, mais aussi du poisson grillé du lagon avec du riz et du pain coco…un régal …Tamaa Maitai…Bon appétit…avec un paysage de rêve….une journée au paradis…
Linda nettoie les bénitiers |
Daniel prépare le feu de bois où grilleront les poissons |
Le motu piscine! |
La vie s’écoule donc tranquillement ici aussi devant le majestueux Mont Hiro.
Les femmes ramassent les petits coquillages escargots (les Pupu sont l’or de Raivavae) pour faire les célèbres colliers de l’ile…no stress ici…
Nous quittons Raivavae pour rejoindre Rurutu; mais avant d’embarquer, juste en face de l’aéroport, un dernier site d’archéologie nous attend, le marae Pou Muavau: une allée de pierre nous mène à la Grande Pierre qui permettait d’évaluer la grandeur et donc la force des guerriers avant d’aller se battre ….Le capitaine n’ose même pas se faire toiser, mais la skippette est, elle, très courageuse !!!…Pas de doute la dessus les polynésiens étaient des durs ….
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