30 mai 2012

Maupiti, la sauvage


Depuis notre bouée à Bora Bora nous ne voyons qu’elle. Les locaux nous disent «c’est la plus belle»! Ah bon…..une petite trentaine de miles nous séparent de notre mouillage. La tentation est grande d’aller voir, oui, mais…..la passe est difficile à franchir, réputée dangereuse (tous les guides nautiques, les récits le précisent).

La passe vue de la maison de Maud et Louis

Le capitaine se renseigne (auprès de Georges à Maupiti, et auprès du capitaine du Maupiti express): ne partir qu’avec un vent faible (pas de fort maramu par exemple) et surtout avec une houle ne dépassant pas 2 m. La météo nous annonce depuis quelques jours un vent faible de 8 à 12 nœuds et une houle de 1,5 m s’amortissant….c’est bon, on y va….il faut encore savoir à quelle heure il faut franchir cette passe où la houle peut former un «mascaret».Le mieux nous dit-on c’est d’arriver à 7h- eh bien ok - nous y serons entre 6h30 et 7h (contrairement à ce que précisent certains guides nautiques qui indiquent 12h!).

Après un petit somme, nous quittons la bouée à minuit, en évitant les bateaux voisins, les bouées libres….et nous voilà sur la route….le capitaine assure la surveillance, j’assure mon quota de sommeil; et à 7h nous franchissons cette fameuse passe…..

Le capitaine assure

Bon, voilà la verte!
et la rouge!!!!

Pourquoi est elle dangereuse? demande la skipette
Le capitaine explique: la passe Onoia est la seule du lagon, elle est étroite 75m se rétrécissant à 50m, entre deux motu Pitiahei et Tiapaa. Dans les îles sous le vent la marée est à heure fixe (6h, 12h….); à Maupiti il y a toujours un courant sortant de 2,5 nœuds minimum. Il faut donc arriver une heure après l’étale de basse mer quand la mer revient doucement dans le lagon, ainsi le courant sortant est moins gênant .
J’ai tout compris et surtout constaté que la passe à 7h c’était facile!….

Sitôt franchi le «danger» nous nous laissons traîner dans le chenal bien balisé jusqu’au village et après avoir contourné le banc de sable et évité «la patate des américains»(dixit Geoges), patate pourtant mentionnée sur les cartes nautiques à 1,60m; nous mouillons par 4m de fond de sable blanc…..


La falaise abrupte de Maupiti et l'eau émeraude

et là, nous nous émerveillons: si le lagon de Bora est un dégradé de bleu, ici, nous avons droit à des camaïeux de verts émeraude, des bleus verts, des bleus sombres, des eaux cristallines…. Les petits motu sauvages au plage de sable blanc sont bordés d’une végétation luxuriante, les cocotiers se balancent doucement, les fleurs de tiare embaument….et seulement 3 voiliers au mouillage (les bateaux de location sont interdits ici par les loueurs à cause de la passe).




Le lendemain nous décidons de faire le tour de l’île, environ 10km….et de visiter le petit village qui s’étire entre la montagne et le lagon. Ici peu de voiture, quelques scooters et des vélos font de ce village un havre de paix et de calme. Les maisons adossées à la falaise abrupte, sont tournées vers le lagon qui donne à ses habitants, tous possesseurs de petit bateau motorisé, le poisson, les langoustes….Nous trouverons bureau de poste, agence d‘Air Tahiti, quatre épiceries, et deux boulangeries, mais pas de shipchandler!!!!
L'église protestante du petit village


La boulangerie



L'unique route borde le lagon

La route entretenue est bordée de haies de tiaré, de bananiers, de manguiers, les jardins sont très fleuris….c’est beau.

Je reviendrai de notre ballade avec un bouquet de fleurs de tiare


Le chemin à parcourir est long, d’autant plus long que nous nous arrêtons souvent pour discuter avec les habitants: Louis et Maud qui nous invitent sur leur motu dans leur étonnante maison au sol de corail, Georges et Claude, des amis de Danièle et Henri, et qui nous accueillent en amis. Claude fabrique de très jolis bijoux avec les matières que lui offrent le lagon et la mer (oursins crayons, nacres, perles). Enfin, sous la chaleur nous arriverons sur l’extraordinaire plage de Tereia et on passe de l’île au motu à pied, le peu d’eau du lagon lui donne ses couleurs uniques. Le snack Mimi sera le bienvenue…..


La plage de Tereia

On passe de l'île au motu à pied!


Nous emprunterons la «traversière» qui nous conduira au «point de vue»…

La "traversière"
La vue de jour....

et au coucher de soleil (sans trucage!)

Enfin, la rencontre de Fatou et de son cousin Andy nous approvisionnera de poisson et de langoustes….




Nous serons invités à la messe du dimanche, mais laquelle? catholique, protestante? alors pas de jaloux, aux deux….les offices sont synchronisés 9h-10h puis 10h-11h. La population étant essentiellement protestante, le temple protestant est le plus fréquenté. Les femmes ont revêtu leur plus belle robe, ont coiffé leur plus beau chapeau tressé et fleuri. Le village accueille l’ancien président de la Polynésie et candidat aux prochaines élections législatives, Gaston Tong Sang. Les chants des enfants sont gais et rythmés, ceux des adultes graves et émouvants (même si on ne comprend pas le polynésien). A l’issue de l’office Phirmin et Rose nous accueillerons en nous offrant le collier de bienvenue. Tous ici savent que nous sommes « le petit bateau »!





L'ancien président de Polynésie en campagne....


Le lendemain Phirmin viendra nous chercher pour un dîner succulent dans son fare face au lagon. Conteur extraordinaire, nous écouterons au coucher de soleil les légendes de l’île sur le marae devant sa maison. Ce couple accueille, comme 16 autres familles les touristes- il n’y a pas d’hôtel ici, les habitants, lors d’un référendum, s’y sont opposés-

Après un dernier repas excellent avec Jojo et Claude, l’évocation d’une prochaine halte ensemble sur Mopélia, il est temps de quitter Maupiti. C’est chargés de légumes , fruits (cadeau de Fatou), du poisson péché par Guy, que nous levons l’ancre pour Bora. A 6h nous sortons du lagon, en saluant une dernière fois Louis qui pêche déjà au bord de la plage devant sa maison qui surplombe la passe.
L'extraordinaire maison de Maud et Louis

Notre ami Louis, tahitien installé à Maupiti

Maud dans sa maison au sol de corail

Maupiti, sauvage et authentique mérite mieux qu‘un séjour d’une semaine. Nous reviendrons franchir cette passe par temps calme, poursuivre la découverte de cette île magnifique.


Lazarina au mouillage de Maupiti

1 commentaire:

Chloé a dit…

C'est magnifique !!!

Je sens les fleurs de tiaré d'ici... :)